20 décembre 2006

Episode 19

On avait rarement fait mieux dans la mesquinerie que dans cette dernière phrase. On sait à quel point Randy attache de l'importance à être, en deçà des apparences, un cochon, bien que parfaitement intégré et sachant, à peu de chose prés , se tenir en société.
Disons qu'il savait emprunter du sel à la voisine sans aucun problème... Surtout quand elle n'était pas là,comme ça il pouvait "emprunter" deux trois menus bricoles pour ne pas la déranger inutilement dans son absence...

Cette remarque d'Anatole-Platon donc,le toucha en plein coeur.
-"ahah! Si tu crois m'avoir touché en plein coeur, tu te trompes lourdement!" dit-il avec une telle fougue qu'il en fait presque regretter au narrateur sa phrase précédente.

Nous avons vu ensemble que l'endroit était :
Froid, sec, sombre, immense soit l'unité de temps, de climat, de perception et d'espace. à ceci prés que l'espace en question était comblé d'un bric-à-brac phénoménal. Une petite similitude avec le salon mais en plus poussiéreux et sans l'ours à trois pattes des balkans empaillé.
En revanche , à la place , se trouvait tout le reste de la tribu de l'ours. Même ce qui semblait son cousin, mais à cinq pates. Comme quoi, toute les familles ont leur lots de déceptions...

Puisqu'on en vient à parler de la famille, celle d'Anatole-Platon n'était pas triste dans le genre,nous avons eu l'occasion d'en parler et nous en reverrons quelques spécimens. Rien que la maniére de passer à l'âge adulte est assez peu commune, en effet comme le prouve les antiques dépouilles , il faut , pour être considérer digne de la lignée , tuer un ours des balkans à trois pattes , sans aucune aide extérieure , aucune arme , aucun vêtement et aucune pitié pour la pauvre bête qui auras une drôle de derniére vision de ce monde décidément cruel et un poil sadique sur les bords.

16 décembre 2006

Episode 18

-"Bah oui! évidement!" grinça Randy,

"J'ai même pensé aux hôtesses et au buffet froid!" l'expression de son visage en aurait déconcerté plus d'un, mais pas Anatole-Platon qui, de une, lui tournait le dos, et de deux parce qu'il ne saisissait pas souvent l'ironie. Non par pureté mais plus par distraction, il serait entré demander l'heure dans une échoppe d'horloger en en ressortant sans parce que le boutiquier ne l'avait pas sous la main...
C'est donc avec une extrême aisance qu'ils baladaient le rayon lumineux autour d'eux avec, pourquoi pas, l'espoir d'apercevoir une demoiselle portant un plateau.

L'endroit où ils se trouvaient était froid et sec.

Sombre aussi, ça on l'a déjà dit. Pas besoin de rajouter que si l'on faisait la différence entre une pièce sombre et une autre pièce sombre, celle-ci l'aurait l'air plus.

Puis pas ce genre d'obscurité de roman à petit budget qu'on trouve dans les histoires internet habituelles, non non, ici c'est du premier choix, de la qualité! Du si vous trouvez mieux ailleurs on vous rembourse la différence!
J'ai l'air d'insister comme ça mais l'ambiance de la scène est très importante.
C'est toute une équipe de professionnels qui travaillent jour et nuit dessus alors on peut bien leur rendre hommage de temps en temps.
Évidement, la torche puissante d' Anatole-Platon rendait obsolète tout ce travail sur le sombre des dizaines de techniciens mais même quelques lignes de remerciements font toujours plaisir.

Immense aussi, l'espace présent était vraiment énorme.
On aurait pu faire entrer facilement un bassin de type olympique de Spielberg-piscine .
La légende raconte que ce nom de sport, devenu officiel depuis peu, viendrait d'un philosophe d'un temps jadis ayant un peu trop fricoté avec les requins. Les règles étaient sommes toutes simples, on balançait les athlètes dans l'eau et on regardait s'ils arrivaient à atteindre l'autre bout du bassin. On faisait gagner à son équipe autant de points qu'il restait de membres sur le corps du gagnant. On pouvait aussi récupérer des membres de concurrents malheureux, pas besoin de préciser la nature des bestioles qui tapissaient le fond.

Bien que candide, Anatole-Platon était toujours en forme pour une réplique cinglante.
Il mit de l'effet en se retournant sur un:
-"Y'a du jambon dans ton buffet?"
Voilà ce qui arrive quand on paye une fortune les effets spéciaux, on racle sur le dialoguiste...

12 décembre 2006

Episode 17

L'esprit de Randy était à cent lieues de l'endroit où il aurait dû être et c'était tant mieux pour son propriétaire. Quand on se retrouve dans l'obscurité la plus totale on a intérêt à :

-soit être dénué de toute pensée entraînant des apparitions comme des lézards à cinq têtes, des tarentules à cornes ou des boîtes de conserve à la sauce tomate et autres horreurs de cet acabit,

-soit, à être dénué d'esprit tout court, car comme il est écrit en lettres d'or dans le grand hall de l'université de Paris-Lune XIII : "La connaissance engendre la peur".

En plus petit mais dans le grand hall aussi se trouve la liste pour les cours de rattrapage. Incompatiblement avec le credo, ce n'est pas parce qu'on ne sait rien que l'on ne doit pas avoir ses examens non mais!

Donc pendant que l'esprit de Randy voguait sur un océan de béatitude engageante flirtant bon avec le sable chaud et les embruns du plaisir, son corps toujours à sa place se prenait tout le poids d'un Anatole-Platon sur le coin de la face, ce qui ne devait pas faire que du bien surtout en cette période de non-disette.

-"Attention là-dessous!" "Voilà un truc que j'aurais pu dire tiens" pensa Anatole-Platon qui sentait bien qu'il avait atterrit sur quelque chose de pas net et qui en plus remuait en grommelant.

-"Ça t'ennuierait d'enlever tes grosses fesses de là que je récupère un soupçon de dignité ?" marmonna la chose informe en-dessous de lesdites grosses fesses.

Anatole-Platon se releva aussi prestement que le lui permettait son attirail d'explorateur d'un autre siècle que celui qui nous intéresse et balada le faisceau de sa torche autour d'eux.

-"Fiouuuuuuuuu" siffla-t-il admiratif, c'est pas minuscule ici! t'as visité déjà?

08 décembre 2006

Episode 16

Quelle perspicacité ce Randy!

Si seulement il n'avait ne serait-ce qu'un tant soit peu de luminosité, il verrait bien qu'il était bel et bien dans un grenier, mais il n'en a pas alors laissons-le un moment avec sa phobie de l'obscurité.

Pendant ce temps, un peu plus bas...

-"Bon Randy, j'arrive!"

Anatole-Platon tentait une mission de secours et ce n'était pas facile avec son vertige... Vertige dû à une enfance passée sans tétine selon un des nombreux psys qu'il avait consulté au cours de sa vie, ou à une collision avec un albatros à quatorze ans d'après sa grand-mère. De toute façon, quelle qu'en soit la raison, Anatole-Platon savait que ce qu'il était en train de faire allait à l'encontre des principes de la P.S.D.V.A (Personne Souffrant De vertige Anonyme) où il se rendait aux réunions chaque semaine et qui prônait une vie sans élévation aucune. Même s'élever sur le plan spirituel était déconseillé alors se rendre sur un toit revenait à pousser une trentaine d'articles de loi de l'association dans le vide.

Fermant les yeux très fort ainsi que le robinet de ses pensées lui promettant une mort non dénuée de douleur et de souffrance terrible s'il lâchait son cordage, Anatole-Platon mit ce qu'il lui semblait une éternité à poser pied sur le toit.

L'éternité est tout à fait relative à la situation de la personne qu'elle soit dans une posture délicate ou non. Seulement quelques minutes ont passées depuis la chute de Randy dans son trou alors que dans l'obscurité où il se trouve, le temps semble comme figé, idem pour Anatole-Platon quand il se trouvait suspendu, sans parler de mes éditeurs sur les dents...
Cette suspension du cours du temps n'est heureusement qu'une impression et on est bien content de le savoir.

05 décembre 2006

Episode 15

N'oublions pas notre Randy tombé en désuétude et... en syncope dans son trou...

Il l'entendait... Cette voix lointaine qui l'appelait...
Randy qu'elle faisait la voix... Décidément il l'avait déjà entendue...
Il ouvrit les yeux et ce qu'il vit le surprit!

En fait on ne peux pas dire qu'il voyait puisqu'il faisait noir et c'est plutôt ça qui le troublait, cette absence totale de vision.
-"RANDY BON SANG!"
La voix D'Anatole-Platon dans le talkie se faisait déjà plus insistante.

-"TU VAS RéPONDRE COCHON DéPLUMé"!

La voix se faisait maintenant carrément plus insistante.
A ce propos l'on pourrait penser qu'il y a beaucoup de remarques qui n'ont rien à voir avec le récit en court mais détrompez-vous, chaque détail à son importance, et pour illustrer cette remarque, procédons à une remarque qui servira remarquablement bien d'exemple.

Le dernière parole de Randy n'était pas anodine, car lors d'une énième expérience gouvernementale on fit des tas de modifications sur des animaux qui s'avérèrent finalement assez dangereuses et mal protégées vu qu'une partie des sujets s'échappèrent et semèrent le trouble.
Utiliser le mot "trouble" revient finalement à minimiser l'affaire, qui avait quand même conduit à la domination du monde par une bande d'animaux à plumes, dont des grenouilles de trois mètres et des cochons, pendant pas mal d'années.
Les terriens ne durent leur salut qu'à une bande de touristes aliens qui passait par là et qui les aida à plumer les oppresseurs un jour de juillet qui est devenu la fête de tout les fabriquants d'oreillers du monde.
Depuis, dire de quelqu'un qu'il est déplumé revient à l'insulter sur plusieurs générations,
Encore plus pour un cochon, et bien bien plus pour un cochon déjà sévèrement génétiquement modifié. Surtout si la modification génétique lui confère la parole et du coup un droit de réponse :

-"Quand t'en auras terminé avec tes paroles désobligeantes, tu pourrais éventuellement commencer à envisager de peut-être me rejoindre?"
le ton de Randy était très froid et incisif ce que ne manqua de remarquer Anatole-Platon.
-"Qu'est-ce qu'il y a? T'as trouvé quelque chose de spécial?"
-J'en sais rien et c'est bien ça qui me fout les jetons, rapporte de quoi éclairer, il fait noir comme dans un grenier sans lumière ici"

01 décembre 2006

Episode 14

Vu du bas, et bien...
Non, plutôt entendu du bas l'évènement malheureux ne paraissait pas si terrible.

Il y eut bien ce craquement qu' Anatole-Platon mis sur le compte de son imagination et sur le fait que la corde qu'il tenait à bout de bras depuis un moment dégageait une odeur bizarre qui le faisait devenir tout...comment dire? léger...Oui , même ses idées avait tendance à s'envoler s'il ne faisait pas attention...

Il ne se ressaisit qu'au bout de plusieurs minutes.
- "Randy?"

Oui, Anatole-Platon appela bien Randy au moyen du talkie-walkie que j'ai eu la bonne idée de placer dans le chapitre précédent et qui ne servait à rien jusqu'à présent.
La marque de l'appareil sera tenue secrète pour éviter un conflit avec l'entreprise, quoiqu'après tout cette marque n'existe pas encore et est vraisemblablement d'origine extra-terrestre donc la loi doit bien jouer en ma faveur...
Je me permets cette remarque pour bien situer le contexte socialo-politique de cette période troublée et glaciale.
On peut dire que les extra-terrestres sont très mal vus, au même titre que les cochons-génétiquement modifiés et les E.T par alliance...
On les accuses de tout les maux de la Terre et c'est bien injuste de taper sur les minorités quant on en voit une...
C'est vrai aussi que cette riche famille habitant la petite planète Linkléa y était pour quelque chose...
Pourtant,tout ce qu'elle avait fait, c'était d'engager une entreprise sidérale pour faire rapprocher le soleil de leur potager, qui, aux dires du Grand-pèreLinkléon "ne jouissait que d'un rayon ou deux par saison et que c'était pas assez pour ses Aubergines".

Alors vous l'aurez compris, une fois le soleil rapproché de leur planète, il fût inévitablement éloigné de la notre, et les E.T.,Linkléen ou pas, étaient considérés comme des traîtres .
Comme dit le proverbe : Un bon E.T est un E.T mort...Ou non-vivant c'est selon.

28 novembre 2006

Episode 13

Randy ne se rendit pas compte que ce qu'il prenait pour une suggestion était en fait un ordre déguisé. Il le comprit tout de suite mieux en se prenant un coup de pied dans les fesses, ce qui le tira de sa torpeur de méchante humeur.

Quelques minutes plus tard ils étaient tout deux dehors au pied du mur, surtout Randy qui allait s'élancer à l'assaut des toits bon gré mal gré malgré une réticence certaine à gravir des murs en grès.

La scène se compose donc comme suit : Randy suspendu à mi-chemin entre le sol et le sommet, muni d'un casque de communication datant des dernières guerres Marsiano-Hollandaises.
Le matériel était assez rudimentaire mais suffisait pour ce genre d'opération, en tout cas c'était l'avis d'Anatole-Platon et il n'est jamais judicieux de contrarier la personne qui vous tient entre la vie et la mort par une corde qui avait servi de lasso à un Martien pour attraper des plantations hollandaises.

Le Martien en question avait légèrement mal calculé son plan de vol car au lieu de saisir l'arbuste dont il était friand il avait par mégarde attraper une fille qui passait par-là.

Il n'y perdit pas au change vu que la fille lui plût tellement qu'il l'épousa en septième noce à la fin de la guerre contre l'avis de ses six femmes qui se trouvait à la maison sur sa planète.
Et comme cette même fille était une vieille tante du coté de la mère d'Anatole-Platon, ses effets personnels se retrouvèrent en héritage dans la cave familiale.

Malgré l'usure certaine du matériel, Randy prit pied sur le toit quelques minutes plus tard au grand soulagement d'Anatole-Platon et au sien. Surtout au sien d'ailleurs.

Randy était tellement soulagé d'être arrivé sain et sauf qu'il se débarrassa prestement de la corde Martienne et exécuta une petite gigue de victoire.

C'était sans compter sur le repas qu'il s'était tapé quelques heures plus tôt.

Une tuile mal accrochée? Un plâtre humide? Une faute de l'architecte en chef ? Cent grammes de cake en trop ?
Une suite de questions dont Randy n'eut pas le loisir de se poser tellement sa chute à travers le toit fut rapide.

24 novembre 2006

Episode 12

Faux étirements parce que Randy n'était pas très en train pour des vrais.

Il venait de fêter la fin de son entraînement de plusieurs semaines en ingurgitant un repas qui aurait rassasié une bonne meute de Ziubacks à poil dur par pleine période de famine prolongée.

Il est vrai qu'il se sentait un peu lourd.

Peut-être bien qu'il n'aurait pas dû reprendre trois fois de la tarte au maroilles sur sirop de patate douce en guise de dessert, ça faisait quelque peu abusé, surtout sur fond de crème d'huîtres aux marrons.

Quelques dizaines d'années auparavant la politique gouvernementale s'était tourné du côté des repas déshydratés pour des raisons d'économie.

Pas très longtemps parce qu'on se rendit compte que ce système coûtait moins cher en frais de stockage, certes, mais que beaucoup de contrebandiers des pays du soleil levant vendaient à prix cassé une marque appelé "soleil jaune". C'est dans cette même période que le problème de la surpopulation en Chine fût enrayé on ne sait trop comment...

En plus cette façon d'ingurgiter de la nourriture avait une influence néfaste sur le moral surtout au moment des fêtes quand le chef de famille devait dire :

-"Passez-moi vos assiettes que j'y mette votre pilule de part de bûche."

Vous l'aurez compris, on préférait s'en tenir aux bonnes vieilles recettes dites "familiale" avec les produits qu'on avait sous la main. Ainsi le sirop de patate douce était distillé dans la cave par Anatole-Platon lui-même. Le mélange était assez puissant, de ce fait quand il n'avait pas d'autre combustible sous la main il s'en servait pour démarrer le chasse-neige ou tous les outils qui avaient besoin d'un mélange détonnant pour fonctionner.

Quant aux huîtres, elle étaient cultivées dans un tonneau d'eau salée. Le tout était de les persuader qu'elles étaient dans la mer. On leur passait le chant des baleines en douze volumes toutes les nuits et la journée le chant des chalutiers en un volume (oui, c'est plus rare).

Pour le reste des denrées, Anatole-Platon et Randy comptaient sur le camion d'aide gouvernemental qui passait rendre visite à leur vieille voisine deux fois par semaine. Ils attendaient que le chauffeur soit rentré au chaud pour chaparder tout ce qui leur faisait défaut.
Anatole-Platon avait bien quelques remords mais Randy s'en foutait pas mal et lui faisait oublier tout ça par quelques plats dont il avait le secret.

En tout cas pour le moment Randy s'était assoupi pendant sa séance "d'étirements".

-"On devrait profiter de l'éclaircie.", dit Anatole-Platon en contemplant le ciel à travers la fenêtre.
-"Ronmmmmmpfpfmfpfmfpmf...", répondit Randy qui décidément campait sur ses positions.

20 novembre 2006

Episode 11

Bon, c'est à dire qu'illumination est un bien grand mot, Anatole-Platon ne s'est pas mis à briller très fort et à éblouir tout le monde autour de lui, non, il y eut à peine une étincelle entre deux cellules de son cortex inférieur droit mais cette étincelle suffit à engranger les rouages de ce qu'on pourrait qualifier d'idée lumineuse, ceci n'est pas non plus à prendre au pied de la lettre sinon mon explication précédente ne servirait à rien et c'est pas très gentil.
Revenons plutôt à l'intrigue.
S'ensuivit alors trois semaines d'entraînement intensif.
Là encore une précision s'impose, Anatole-Platon avait négocié avec Randy la façon particulière dont ils allaient s'y prendre.
Randy avait accepté à condition de choisir la discipline sportive dans laquelle il allait évoluer, il choisit donc les cours particuliers de salsa.
Oui, ça peut paraître bizarre, incongru et dénué de sens mais vous seriez étonné de voir ce qu'on peut réussir à faire quand l'entraîneuse de cette discipline est une sorte de bombe latine avec un accent charmant s'habillant très court (la bombe latine, pas l'accent).
Randy s'investit d'ailleurs tellement qu'il aurait pu intégrer la ligue des champions de la salsa s'il n'avait pas été un cochon.

Bref, ne perdons pas de vue que cette perte de poids est là pour justifier le plan d' Anatole-Platon qui consiste à envoyer Randy faire une ballade sur les toits de leur antique bâtisse afin de repérer l'emplacement hypothétique de la cheminée tant convoitée.

Pour ceux qui n'aurait pas encore saisi, la maison n'est pas ce que l'on peut qualifier de très récente, elle était dans la famille depuis de nombreuses générations, et comme ses ancêtres, Anatole-Platon n'était pas un grand bricoleur. Certaines parties du toit ne tenaient plus que par une erreur de jugement de la part de la pesanteur ce qui explique que seul un poids plume pourrait évoluer là-haut.
Bon, évidement Anatole-Platon aurait pu y envoyer une équipe de mercenaires-fourmis comme dans le chapitre précédent, mais c'était impossible parce qu'elles ont le vertige. De toute façon à ce moment précis de l'histoire elles ont un contrat avec les termites de la cave contre les rats pour une histoire de tapage nocturne alors hein, c'est vraiment pas le moment de les embêter.

-"Tu te sens prêt ?", demanda Anatole-Platon à un Randy qui faisait des étirements.
-"Aussi prêt qu'on peut l'être", répondit un Randy très fier de ses faux étirements.

17 novembre 2006

Episode 10

Comme on pourrait s'y attendre sur un ordre de ce genre, une bande de cent mercenaires pourrait surgir de tous les recoins possibles et imaginables.
Il se pourrait même qu'ils soient de la taille d'un poing et descendraient aussi du plafond sur le dos d'araignées spécialement entraînées à cet effet et même que c'est pas facile à entraîner ces bestioles-là...

Et bien il n'en est rien.

Pour être tout à fait précis elles n'étaient pas cent mais quatre-vingt dix-sept, l'une d'entre elles n'avait pas relu le tableau de service et dormait encore et deux autres n'étaient pas venues parce qu'il faut bien garder la baraque quand (presque) tout le monde part en mission.

Même de par leur nombre inférieur à cent, les fourmis eurent le dessus et Randy fût maîtrisé très rapidement.
Une fois attaché et bâillonné, précaution heureuse pour nos oreilles, Anatole-Platon prit la tête du groupe et emmena tout le monde dans un recoin connu de lui seul (et sûrement d'autres mais pas beaucoup).
Une fois sur place il donna la récompense promise aux mercenaires, soit un paquet de faux sucre qu'il gardait pour les grandes occasions (c'est à ce détail qu'on voit que c'était précisément une grande occasion) et leur donna congé.

Randy trouvait vraiment ces méthodes digne d'une prison mais ne put le faire remarquer à cause de son bâillon. De toute façon il ne l'aurait pas formulé de la sorte et nous savons maintenant à quel point il peut être grossier.
Anatole-Platon faisait les cents pas. Il réfléchissait à la meilleure manière de faire accepter à un cochon de perdre du poids, ce faisant son pied buta sur un holo-bouquin poussiéreux ayant pour titre "Je me creuse, je me creusais ou l'archétype du cuniculiculteur" d'un certain Gaetanis Persifleurus. Du reste ce détail n'a aucune incidence sur l'histoire mais c'est toujours bien d'apprendre des mots nouveaux qu'on peut ressortir en soirée, surtout pendant le dessert où tout le monde est occupé à regarder sa montre en se disant que c'est vraiment interminable et qu'il y a minable dans interminable et que ça en devient vraiment pathétique de penser à ça alors qu'on pourrait regarder le match à la télé.
Soudain, il eut l'illumination!
Il s'exclama avec un air de vainqueur sur le visage :
"J'ai une illumination!"

14 novembre 2006

Episode 9

La principale qualité de Randy, mis a part son don pour les langues, c'était son instinct de survie. Il en fallait quand on était un cochon parlant quelque peu vantard.

Anatole-Platon l'avait déjà tiré de bien des mauvais pas comme la fois où il avait été kidnappé par une équipe de tronço-rugby (mêmes règles que le rugby à ceci près que l'on utilise une tronçonneuse à la place du ballon ovale traditionnel, ce qui est beaucoup plus salissant) pour servir de mascotte.

De nombreuses personnes avaient déjà tenté des actions à l'encontre de Randy :
Des savants presque fous, des sorciers presque mystiques, des sourciers souhaitant se recycler dans la charcuterie et des charcutiers dans le music-hall, sans parler des autorités qui trouvaient que ce n'était pas sérieux de laisser leur matériel gambader à l'air libre au lieu d'être au fond d'une cage avec un matricule très long. Car c'est bien suite à une erreur d'étiquetage que Randy fût vendu dans une foire et non pas à cause d'une bête histoire de mauvaise foi comme il a pu être laissé entendu dans le chapitre deux, vous vous en doutiez et c'est très bien.

Donc quand on est poursuivis par autant de gens, on acquiert certains réflexes.
Quand il entendit le mot "idée" suivi de près par "te faire perdre quelques kilos" pour terminer sur son prénom soit Randy, il s'esquiva prestement, enfin aussi prestement que le peut un cochon parlant.
Malheureusement, il glissa sur une frite qui trainait et s'affala dans une suite de jurons extrêmement nourrie.

Anatole-Platon, attiré par ce flot d'injures digne d'un capitaine de vaisseau cargo en train d'imploser, se précipita pour aider Randy à se redresser aussi dignement que possible sous les quolibets de plusieurs paires (ou triplette?) d'yeux qui les scrutaient de dessous une commode poussiéreuses.

-"Fais comme s'ils n'étaient pas là, suggéra Anatole-Platon dans un haussement d'épaules, et écoute plutôt mon idée, tu vas grimper sur le toit, et essayer de repérer une sorte de tuyau qui sort, s'il y a une cheminée, il y a forcement un moyen d'évacuation, une fois trouvé, tu te glisses dedans et tu atteris dans la cheminée! C'est enfantin non?
-Et si je reste coincé entre deux eaux? tenta un Randy très peu qualifié en escalade et spéléologie.
-Et bien c'est là où il va falloir travailler sur ton poid mon cochon!
Randy supportait mal, de une, qu'on le nomme si familièrement et de deux que l'on parle de son poids.
-Je te considère comme nuisible à ma santé et je préfère m'en aller me réchauffer devant le frigo!
-C'est ton dernier mot? s'informa Anatole-Platon
-NON! MA SOEUR T'EMBRASSE! répondit très grossièrement Randy.
-Très bien, tu ne m'auras pas laissé le choix.
Allez-y les gars!"

11 novembre 2006

Episode 8

-Les quoi donc? Mais tu pars en nouille ma parole!

-Mais si! ça s'appelait cheminée... à la campagne t'avais pas ces trucs où on brûle des machins?
-Bah tu sais nous on avait un vieux générateur nucléaire, alors ton bazar là...

Les pensées d' Anatole-Platon étaient un vrai fourbi, un peu comme l'endroit où ils se trouvaient.

Le salon était la pièce maîtresse de la maison, autrement dit, là où ils entassaient un nombre impensable d'objets aussi hétéroclites les uns que les autres.
Ici un moteur de vieille navette, là un ours à trois pattes des balkans empaillé, de multiples holobouquins poussiéreux et autres vieilleries ne rentrant même pas dans la catégorie des objets classables.
Certains endroits pratiquement impraticables depuis des lustres avaient même engendré une faune et une flore bien spécifique qu'il ne valait mieux pas contrarier, surtout à l'heure des repas.

Il était déjà arrivé que Randy se fasse capturer par une tribu d'insectes alors qu'il avait violé un territoire sacré en allant chercher le sel.
Anatole-Platon n'avait entrepris les recherches que trois jours plus tard ce qui avait quelque peu mis en boule son cochon.

En le détachant il tenta de le réconforter :

-"S'ils vouent un culte c'est qu'ils sont civilisés avait avancé Anatole-Palton, et s'ils sont civilisés on peut peut-être négocier la récupération d'une partie de la salle de bain."

Randy digérait mal le fait d'avoir été ligoté comme un vulgaire saucisson.
-"RIEN DU TOUT!ILS VEULENT LA GUERRE ILS L'AURONT!!!"

Après plusieurs semaines de conflits intenses et d'actes de terrorisme multiples, Randy décida que finalement ça allait bien comme ça et qu'il fallait envisager une trêve (le frigo venait de lui péter au groin, et ça, ça fout un sacré coup au moral).
Ce qui fait que maintenant, ils étaient tenus par un traité de paix doublé d'un pacte commercial avec une colonie de mi-fourmis mi-cancrelats.
Randy les soupçonnaient d'avoir aussi un ou deux gènes d'ours des Balkans...

Tout ça pour dire que pour retrouver une cheminée perdu dans un salon ressemblant plus à une jungle qu'à autre chose ça n'allait pas être de la tarte.

Anatole-Platon tenta le tout pour le tout, il lança sur le ton le plus neutre possible :
-"J'ai peut-être une idée mais va falloir te faire perdre quelques kilos Randy".

-"Randy?"

07 novembre 2006

Episode 7

Finalement les forces revinrent et Anatole-Platon n'égorgea pas Randy, ce qui est plutôt pas mal vu qu'on s'est habitué maintenant.

Comme nous divergeons pas mal, une remise à niveau s'impose.

L'action se situe encore et toujours dans une cave humide et fraîche assez basse de plafond (ce qui contraint Anatole-Platon à se courber et qui n'arrange pas son humeur déja titillée par les engelures et les remarques désobligeantes)
Randy quant à lui trouvait cette posture assez cocasse.

-"Va falloir redresser la situation mon grand."

Une fois encore à bout de nerfs, Anatole-Platon préféra quitter la cave humide et fraîche pour le salon tout aussi frais mais dans tous les cas moins humide. Il y avait même un - comment disaient-ils dans le temps? un jeu-miné? non

c'était féminin...
Une jeu-minée
Pas moyen de se souvenir.
Il avait déjà vu ça dans les vieux mélos du XXIIème siécle où le riche héros emmenait sa belle secrétaire dans sa maison de campagne et où elle s'étonnait d'avoir eu l'augmentation qu'elle désirait depuis longtemps.
De toute façon, pensa Anatole-Platon, elles ne s'étonnent jamais longtemps et tout ça finissait au champagne avec un bon feu devant la cheminée...

c'est marrant ce mot, là, cheminée...

feu...

Cheminée...

Trois secondes peuvent paraître une éternité.

Et bien là non.

-"RANDYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY!!!!!!!!!!!!"

Randy, puisque c'était après lui qu'on en voulait dressa l'oreille et tenta un :

-"QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII??????????"

Ce qui est, somme toute, une réplique assez banale. La réponse qui fût hurlée le fût moins. Assez loin du murmure on distinguait plusieurs expressions comme "tout de suite", "intérêt à rappliquer dare-dare", "lardon frit accompagné de gencive de porc" et quelques expressions aussi diverses que variées qui mettraient les larmes aux yeux et l'eau à la bouche à un rocher-planant des grandes étendues arrides de la banlieue de Paris-lune (pourtant sans yeux et sans bouche ce qui montre qu'Anatole-Platon est persuasif quand il s'y met).

-"Que puis-je faire pour ton service ô mon maitre?"

Randy savait y mettre la forme lui aussi.

-"N'en rajoute pas s'il te plaît et dis moi ce que tu sais sur les cheminées."

03 novembre 2006

Episode 6

Pour l'anecdote, le Juliaris était la seule boite de la ville ou Anatole-Platon entrait sans problème avec Randy.

Pour ce qui était de draguer en sa compagnie c'était une autre paire de manche.

Déja qu'Anatole était assez maladroit avec les filles, il ne se rendait pas compte que suivre les conseils d'un cochon parlant réduisait ses chances à un niveau proche du zéro.

Randy avait grandi à la campagne, il n'avait donc pas la même conception de la séduction, surtout pour un animal, tout ce qui importait pour lui c'était de finir la soirée derrière des ballots de pailles et basta.

Il ne comprenait pas tous ces rituels des humains qu'il considérait comme une perte de temps et qui ralentissaient considérablement la reproduction et que s'ils y avaient mis un peu du leur pendant la guerre contre les Iratos ils n'en seraient pas à devoir sacrifier des tonnes et des tonnes d'animaux, dont beaucoup de cochons (et de cochonnes) à des dieux Iratosiens aux noms imprononçables une fois par an.

Donc Anatole-Platon et Randy s'étaient rendus au Juliaris quelques jours plus tôt et s'étaient installés au bar afin de déguster quelques verres de Saturnia, un cocktail réputé pour faire voir les étoiles en vert. Ce qui à l'intérieur d'une boite n'est pas très utile et que comme l'effet est limité, le temps de sortir de là et ben on est bien eu.

Quelques tournées plus tard Randy avait convaincu Anatole-Platon d'aborder une ravissante demoiselle pas trop loin de leur position.

Les Saturnias aidant, Anatole-Platon prit son courage à ses pieds et tituba jusqu'à elle.

Toujours les Saturnias aidant il allait lui adresser la parole, ce qui, soit-dit en passant été déjà un sacré exploit!
Malheureusement pour lui, les Saturnias qui l'avaient fidèlement servis jusqu'à maintenant choisirent ce moment pour aller prendre l'air.

Malgré les Saturnias qui tambourinaient furieusement contre les parois de son estomac il réussit tout de même à balbutier :

-"Excusez moi, où pourrais-je trouver les toilettes?"

La fille en question eu un haussement d'épaules et Anatole-Platon eu le même haussement au niveau de son organisme, ce qui eu pour effet de libérer ses saturnias mécontents aux pieds la belle.

Sentant que la situation tournait au désastre, Randy arriva à fond de train pour aider son ami barbouillé.
Toujours à fond de train il renversa trois tables ce qui déclencha une bagarre générale et un peu plus tard un incendie suivi d'une innondation, ce qui prouve que même les catastrophes ont le sens de l'organisation.

C'est quand il se réveilla le lendemain aux urgences avec un message sur sa table de chevet qui disait "j'ai pris votre numéro, je vous laisse celui de mon avocat, nous nous reverrons au procès" signé de la demoiselle du bar, qu'Anatole-Platon se promit de ne plus jamais essayer de voir les étoiles d'une autre couleur.

Il se promit aussi d'égorger Randy... Dès qu'il en aurait la force...

30 octobre 2006

Episode 5

Toujours cette fameuse cave humide, six mois après les chapitres précédents.

-Je râle pas, j'explose! Et avec notre pot de marmotte insomniaque, cette épave va en faire autant et nous péter au blair !

Le ton d'Anatole-Platon était effectivement proche du seuil critique, mais comme disait sa mère :
"Le seuil n'est pas l'entrée..."
Elle disait aussi de ne pas oublier les patins, mais dans ce contexte ça serait en rajouter un poil...

Randy avait donc encore une minuscule chance de calmer Anatole-Platon par une parole apaisante.

Randy le savait.

Randy était taquin.

Randy ne la saisit pas :

-"Et si on brûlait cette baraque glaciale, qu'on touchait l'assurance et qu'on passait le nouvel an comme tout le monde sur la capitale ?"

L'utilisation du nouvel an et des mots "comme tout le monde" dans une même phrase relevait du grand art. Randy savait exactement quels étaient les sujets qui faisaient mouche.

Randy était en forme.

Randy cherchait le bonus.

-"Et cette fille du Juliaris? Elle t'a rappelé?"

27 octobre 2006

Episode 4

Anatole-Platon se figea dans son fauteuil.
Pour le coup il n'avait pas prévu le réveil de Randy si tôt.
Le cochon s'était pointé sous son nez alors qu'il s'apprêtait à enfourner une énorme part de sa pizza "spéciale".
-j't'ai posé une question bonhomme! insista t-il d'un ton qui ne présageait pas que de la rigolade.

-Une odeur de grillé ? vraiment?
Anatole
reprit magnifiquement.
-Et d'abord comment cela se fait-il que nous discutions? Les trucs comme toi c'est pas sensé m'attaquer, enfin, pas m'attaquer et me crier dessus en même temps! Enfin, me crier des choses comme abruti ou dézingué!
à la limite ça fait "IIIIIRRRKKKK" mais pas plus!

S'en était trop pour Randy qui se sentait attaqué sur ses origines.
-LES TRUCS COMME çA COMME TU DIS, c'est des cochons!!!
Moi j'suis un cochon! Vrai de vrai! mais forcément dès qu'on s'élève un peu de la masse, on a droit aux réflexions des envieux!

S'ensuivit un dialogue vraiment très long et dont j'ai la flemme d'écrire à base de "génétique sporadique" , "de photogénèse hydrophilisée" , "d'auto-génération spontanée" et plein de trucs que seuls les titulaires d'un diplôme universitaire en clonage appliqué de Paris-Lune IV pourront éventuellement vaguement comprendre (même pas en détail alors ça vaut vraiment pas le coup).

Tout ce qui importe de savoir pour le moment c'est que six mois se sont écoulés depuis l'arrivée de Randy et qu'ils sont maintenant copains comme cochons.
Oui elle était facile mais que voulez-vous, on se refait pas...

24 octobre 2006

Episode 3



Bah oui!!!
Ce qu'il y trouva et le stupéfia c'était Randy!
C'était pas difficile en même temps j'venais à peine de le dire...

Faut dire aussi qu'il aurait dû se méfier, et vous aussi, en entendant les "Mmmmfff MmmfFf mmMfFf!" qui s'échapaient du sac!

Enfin, vous, vous avez une excuse parceque je viens à peine de le signaler, mais c'est pas une raison!!!
La suite est on ne peut plus simple, une fois sorti de sa prison de tissu, Randy, car une fois pour toute c'était lui, se jeta à la gorge d'un Anatole stupéfait d'être attaqué par une boule rose vociférante.

Une courte bagarre s'ensuivit, car on a beau être un cochon parlant, à la lutte c'est pas très utile de plaisanter au sujet de la mère de l'adversaire... ça a même tendance à le titiller plus que de raison et c'est donc tout à fait normalement qu'à la suite d'un "ta mère est tellement anti-gravitionnelle..." blague trés prisée en cette période, qu'Anatole-Platon, qui adorait sa mère, assoma Randy d'un coup de toaster, c'était la deuxième fois de la journée quand même, ce qui faisait beaucoup pour un cochon de 50 kilos... Même parlant.

Une fois débarassé de son agresseur à quatre pattes irrespectueux avec les mères des gens, surtout la sienne, Anatole-Platon, se souvenant qu'il avait toujours faim traina le corps inerte jusqu'à la cuisine et inspecta ses armoires à la recherche d'épices.
Les seules herbes ressemblant de loin à des épices qu'il trouva ne convenant pas pour ce genre de cuisine, il abandonna l'idée du porc braisé et décrocha son télénet à la recherche d'une pizza.

C'est donc trente minutes plus tard alors qu'il dégustait sa spéciale lardon-grillé-pomme-de-terre qu'Anatole-Platon entendit un
"c'est quoi cette odeur de grillé?"

17 octobre 2006

Episode 2

Si on peut les appeler sérieuses d'ailleurs... Mais passons.

Donc le futur c'est bien joli mais futur ou pas, le froid c'est toujours à la même température... Je sais vous allez me dire :
"OUAIs - Mais si c'est le futur, et ben il devrait bien exister un truc qui empêche d'avoir froid!!"
Comme vous êtes clairvoyant!!
Il existe bien ce moyen!
et même qu'il a un nom! Le... Chauffage-central!!!

Encore une fois, c'est pas parce qu'on est dans le futur qu'il faut penser que tout est méga différent avec des finitions argentées et des boutons clignotants partout!!!
Quand un truc fonctionne y a pas de raison de le changer!!!
Et comme y avait pas de raison de le changer, c'est qu'il fonctionne! CQFD!
Le seul inconvénient intervenait lorsqu'on ne payait pas sa facture mais là c'est un autre problème...


-Mais qu'est-ce qui cloche encore avec ce tas de ferraille?

Anatole-Platon se sentit soudain bien seul dans ce sous-sol sombre et glacial.
Pour la 3ème fois de la semaine, son système ultra-perfectionné de chauffage faisait des siennes.
Ultra-perfectionné, c'était le mot qu'avait employé le vendeur quand il l' avait cédé à Anatole-Platon pour la modique somme de 3999 euros-crédits quelques deux semaines auparavant...
Il avait dû le voir venir de loin.
Anatole-Platon, de grande taille (presque deux métres), blond (c'était de famille) et des cheveux longs qui lui donnaient un aspect de hippie mal adapté aux machines d'aujourd'hui... Une dégaine d'artiste pour les uns, un légendaire pigeon pour les autres...

Les autres pour le moment se résumaient au vendeur qui voyait en Anatole-Platon un client de choix. Et c'est en charmant conseiller qu'il lui vendit le modèle de luxe avec finition argentée et des tas de boutons clignotants partout. De plus, la garantie spécifiait qu'il résisterai à une nouvelle guerre Marsiano-Japonaise, alors, pas de raison de s'inquiéter.

-T'es toujours en train de râler!

ça c'était la voix de Randy, le cochon génétiquement modifié qu'avait gagné Anatole-platon au tir au laser de la fête foraine de son quartier il y avait de ça plusieurs mois.

Randy était un cochon sans histoire, jusqu'au jour ou il fût pris pour servir de cobaye à des expériences pas nettes visant à doter les animaux de la parole, l'expérience en elle-même fût couronnée de succès mais de courte durée quand il s'avéra que Randy fût d'une mauvaise foi incroyable et qu'il trichait aux échecs.
Vendu dans une foire malgré toutes ses protestations, il devint la vedette d'un spectacle pour enfants, mais étant très timide, il se donna du courage avec une grande bouteille de vodka spéciale et lors de la première représentation il innonda le public d'un flot d'injures suivi de près par un flot de bouillie mélant vodka à gateau bon marché.
Sa courte carrière s'arreta là et il atterit comme cible mouvante au stand du tir au laser.
La suite était fort simple, Anatole-Platon attiré par le boniment du forain, "Un tir juste sur cochon égal une tranche de jambon" et se souvenant qu'il avait faim, prit un laser en main, arma et tira.

Il ne sut jamais vraiment pourquoi il avait manqué la cible... Peut-être fut-il bousculé au moment de tirer, ou peut-être fut-il ému par les yeux de Randy... Ou encore par ses paroles : "Si tu me touches, j'te colle un procès"
Quoiqu'il en soit, il manqua sa cible vu qu'il visa en plein dans le groin du pauvre Randy mais qu'il toucha sa queue en tire-bouchon.
Les cris qui s'en suivirent furent tellement assourdissants qu'il m'est impossible de les retranscrire ici.
Malgrés tout je peux essayer d'en relater certains passages du genre :
"MA QUEUEEEEEEEEEEEEE!!! MA SPLENDIDE QUEUEEEE!!! ESPèCE DE GRAND LACHE!!! J'VAIS TE TRAINER DEVANT LES TRIBUNAUX!!!! ASSASSIN!!!"

Le forain était tellement embété par les cris de l'animal qu'il l'assoma d'un coup de batte, le fourra dans un sac et le tendit à Anatole-Platon en lui assurant qu'il s'agissait d'un gros lot surprise et qu'il ne devait l'ouvrir qu'en rentrant chez lui.
Anatole-Platon, pas curieux, attendit effectivement d'être chez lui pour déballer son lot et ce qu'il y trouva le stupéfia!!!

Episode 1

C'est par un de ces hivers froids qu'on avait pas vus depuis la semi-glaciation de 2999 que commence cette histoire. Evidement ce début semble un poil classique, et vous avez bien raison! On situe tout de suite l'action dans un futur apocalyptique et ignoble ou règne la terreur, le mensonge et le froid!

Et bien il n'en est rien! Aucun mensonge ne sera de mise dans cette histoire! C'est juré! (Essayez d'aller prouver que ces événements ne vont pas se passer! Ahah! et un point pour l'auteur!)
Passons et continuons plûtot sur notre lancée.

Nous sommes donc en hiver, ce qui n'est pas difficile à deviner vu la couche épaisse de neige qui recouvre les rues... Vous ne visualisez pas encore la scène? faudra voir à être plus rapide si vous voulez vous y retrouver!

Donc une épaisse couche de neige... Par endroit elle arrive presque à toucher le pare-choc d'une voiture...

Ce qui n'est pas si mal quand on apprend que (bah oui, j'distille les informations au compte-goutte, sinon c'est moi qui m'y perds!) - que la plupart des voitures furent réhaussées de 3m40 en 2972 suite à l'invasion de cafards géants... Les autorités de l'époque n'avaient pas eu de meilleur idée que de revoir intégralement la topographie des villes.

Ainsi les magasins, les bâtiments publics et les voitures subirent une poussée vers les sommets.

Le systéme s'avéra couteux mais positif sur le long terme, en effet, le cafard (surtout le géant) est un être très sensible et affectueux. Il ne supporta pas cet abandon soudain et finit par s'éteindre d'ennui. De toutes façons même s'il avait survécu, il n'aurait pas résisté à la vague de froid de 2999 ,comme ça tout le monde est content et ça nous permet de revenir dans le présent, enfin le futur... bref l'action présente.

D'ailleurs l'action présente se passe en 3040.

3040, là c'est le bon futur comme on l'aime!

Mis à part la neige qui recouvre 99% de la surface terrestre les trois quarts de l'année c'est pas mal!

Des voitures volantes (pour les riches)

Toutes les maladies enrayées (toujours pour les riches)

Des bonhommes de neige (ah! là c'est pour tout le monde)(quoique ceux des riches sont beaucoup plus blanc)

Et enfin, le must pour tout bon futur qui se respecte...

Les voyages spatiaux!!!

"Ou on veut quand on veux"

"Vers l'infini et même un peu plus"

"Vas pas là-bas,on t'avait prévenu"

Tout ces slogans qui prônent la politique expansioniste...

Pendant un temps l'état terrien a même offert des concessions sur des planètes en échange de la simple cultivation de la parcelle.

Au début ça marchait pas mal... Mais faut comprendre les familles... le plus souvent elles débarquaient à trente (ah ba on a dit une famille hein!) et deux semaines plus tard, il n'en restait, dans le meilleur des cas que deux ou trois...

Les catastrophes naturelles ou artificielles, les autochtones, la faune, les micro-organismes, la bouffe dégueu... Tout ça avait tôt fait de laisser sur le carreau cousin Guillaume et tante Sophie...

Donc depuis quelques années maintenant on restait entre nous, sur la bonne vieille terre! Quoiqu'on avait bien fait un effort, la capitale de la terre fût installée sur la Lune.

Quelle capitale?Paris bien sûr!

Au début Moscou avait été choisie (en effet nos amis Russes avaient, parait-il, l'habitude des rigueurs climatiques et des restrictions).

Malheureusement une simple erreur informatique due au PC-MAC de bord avait, non pas envoyé la ville vers les cieux, mais l'avait littéralement enfoncée dans la croûte terrestre d'où elle n'est jamais reparue).

(certain géologue affirment que Moscou est encore intacte ainsi que l'ensemble des tovaritchs mais qu'ils ne souhaitent pas remonter car ils boudent. D'autres géologues pensent qu'ils sont juste morts et d'autres encore s'en foutent car la géologie n'était qu'un cours qu'ils ont pris comme option en fac mais qu'ils n'ont jamais réussit à décrocher d'autres diplômes et qu'il faut bien vivre.)

Paris était toujours la ville lumière, vitesse-lumière même si l'on possède un peu d'humour futuriste.

Paris sur la Lune c'était pas triste, on avait dû construire une nouvelle Tour Eiffel la-haut car on avait pas réussit à déboulonner la 1ère de la Terre... Sûrement une farce de Eiffel lui-même. ça la fout mal quand même... Si on avait voulu la déplacer avant? et ben on aurait pas pu.

Les autorités suprêmes avaient alors cherché un moyen de la rendre utile, histoire de pas laisser cette grande antenne moche avec rien autour. Alors ils eurent la bonne idée de la transformer en guichet central!

C'est à dire qu'une invention venait d'apparaître au moment du déplacement parisien, c'était le téléporteur!

En quelques secondes, nos atomes étaient concentrés, puis dispersés, puis triés dans des enveloppes, les atomes de tête avec les atomes de tête, les atomes de bras avec les atomes de bras etc.. et on les envoyait sur la lune par la poste.

Ce système ne dura que quelques semaines. Un incident bête survint, un sénateur chinois (ou plutôt sa tête) s'était retrouvé(e) avec le corps d'un mexicain corpulent et pas très propre sur lui.

Cet incident et la perspective imminente d'une cinquième guerre mondiale contraint les chercheurs Français de l'institut Pasteur à améliorer le concept du téléporteur.

C'est pas croyable ce qu'une menace de guerre et une augmentation font comme miracles!

Donc la tour Eiffel fût utilisée comme grande antenne pour envoyer vos cellules miniaturisées (encore!) vers la réplique qui se trouvait dans la capitale, sur la Lune. Tout ça en un dixième de seconde et en économisant le timbre.

L'on désirait se rendre sur Paris-Lune? Aucun problème, il suffisait de prendre n'importe quel TGGV (Train Grande Grande Vitesse,on est quand même dans le futur) de France ou de France 2 (Les royaumes-Unis avaient bétement perdu l'Ecosse a la suite d'un pari stupide. Et comme l'Ecosse ça sonnait pas très Français, le gouvernement clairvoyant l'avait remplacé par France 2).

Donc l'on attrapait un train en direction de Paris-Terre (alors transformée en gare géante).

Une fois sur place l'on sautait dans l'un des 7524 métros sur une des 845 lignes, pas d'inquiétude un plan est disponible (oui, un seul en raison de restrictions de budgets toujours plus chatoyantes), service nuit et jour sept jours sur sept (sauf mercredi et vendredi) (et pas après minuit quinze)

Enfin l'on descendait au guichet central, la fameuse Tour Eiffel arnaque (celle qu'on peut même pas bouger) pour se faire dématérialisé et envoyé sur Paris-Lune et y boire un café bien mérité et que c'est pas passqu'on est sur la Lune qu'on apprécie pas un bon café.

Maintenant que le décor est planté et que l'ambiance est installée, passons aux choses sérieuses...

Edito

Salut à vous cher blogditeurs!!!

Toute l'équipe de Pignoufous que nous sommes est fière de vous présenter, pour vous et en exclusivité, le 1er blog consacré à un jeune auteur plein de talent et de revers de fortune (bah oui, sinon il n'en serait pas réduit à se produire sur notre blog).
Ce (brillant) auteur cumule plusieurs métiers ou études, si vous souhaitez participer à l'amélioration de son quotidien, en terme de nourriture, tant physique que spirituelle, n'hésitez pas!
Si vous êtes trop économe (radin!) ou trop jeune pour posséder une carte de crédit (quoique vos parents doivent en avoir une de toute beauté), vous pouvez opter pour la solution du petit message... ça ne mange pas de pain et ça fait toujours plaisir les petits encouragements!
Les messages d'insultes sont déconseillés (on a déja assez à faire avec les menaces d'huissiers)

Les histoires qui seront pondues ici sont tirées exclusivement des tréfonds du cortex de leur auteur, toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé est purement intentionnelle.......
Si cela vous contrarie de quelque façon que ce soit, et bien... Faites nous un procès!