20 décembre 2006

Episode 19

On avait rarement fait mieux dans la mesquinerie que dans cette dernière phrase. On sait à quel point Randy attache de l'importance à être, en deçà des apparences, un cochon, bien que parfaitement intégré et sachant, à peu de chose prés , se tenir en société.
Disons qu'il savait emprunter du sel à la voisine sans aucun problème... Surtout quand elle n'était pas là,comme ça il pouvait "emprunter" deux trois menus bricoles pour ne pas la déranger inutilement dans son absence...

Cette remarque d'Anatole-Platon donc,le toucha en plein coeur.
-"ahah! Si tu crois m'avoir touché en plein coeur, tu te trompes lourdement!" dit-il avec une telle fougue qu'il en fait presque regretter au narrateur sa phrase précédente.

Nous avons vu ensemble que l'endroit était :
Froid, sec, sombre, immense soit l'unité de temps, de climat, de perception et d'espace. à ceci prés que l'espace en question était comblé d'un bric-à-brac phénoménal. Une petite similitude avec le salon mais en plus poussiéreux et sans l'ours à trois pattes des balkans empaillé.
En revanche , à la place , se trouvait tout le reste de la tribu de l'ours. Même ce qui semblait son cousin, mais à cinq pates. Comme quoi, toute les familles ont leur lots de déceptions...

Puisqu'on en vient à parler de la famille, celle d'Anatole-Platon n'était pas triste dans le genre,nous avons eu l'occasion d'en parler et nous en reverrons quelques spécimens. Rien que la maniére de passer à l'âge adulte est assez peu commune, en effet comme le prouve les antiques dépouilles , il faut , pour être considérer digne de la lignée , tuer un ours des balkans à trois pattes , sans aucune aide extérieure , aucune arme , aucun vêtement et aucune pitié pour la pauvre bête qui auras une drôle de derniére vision de ce monde décidément cruel et un poil sadique sur les bords.

16 décembre 2006

Episode 18

-"Bah oui! évidement!" grinça Randy,

"J'ai même pensé aux hôtesses et au buffet froid!" l'expression de son visage en aurait déconcerté plus d'un, mais pas Anatole-Platon qui, de une, lui tournait le dos, et de deux parce qu'il ne saisissait pas souvent l'ironie. Non par pureté mais plus par distraction, il serait entré demander l'heure dans une échoppe d'horloger en en ressortant sans parce que le boutiquier ne l'avait pas sous la main...
C'est donc avec une extrême aisance qu'ils baladaient le rayon lumineux autour d'eux avec, pourquoi pas, l'espoir d'apercevoir une demoiselle portant un plateau.

L'endroit où ils se trouvaient était froid et sec.

Sombre aussi, ça on l'a déjà dit. Pas besoin de rajouter que si l'on faisait la différence entre une pièce sombre et une autre pièce sombre, celle-ci l'aurait l'air plus.

Puis pas ce genre d'obscurité de roman à petit budget qu'on trouve dans les histoires internet habituelles, non non, ici c'est du premier choix, de la qualité! Du si vous trouvez mieux ailleurs on vous rembourse la différence!
J'ai l'air d'insister comme ça mais l'ambiance de la scène est très importante.
C'est toute une équipe de professionnels qui travaillent jour et nuit dessus alors on peut bien leur rendre hommage de temps en temps.
Évidement, la torche puissante d' Anatole-Platon rendait obsolète tout ce travail sur le sombre des dizaines de techniciens mais même quelques lignes de remerciements font toujours plaisir.

Immense aussi, l'espace présent était vraiment énorme.
On aurait pu faire entrer facilement un bassin de type olympique de Spielberg-piscine .
La légende raconte que ce nom de sport, devenu officiel depuis peu, viendrait d'un philosophe d'un temps jadis ayant un peu trop fricoté avec les requins. Les règles étaient sommes toutes simples, on balançait les athlètes dans l'eau et on regardait s'ils arrivaient à atteindre l'autre bout du bassin. On faisait gagner à son équipe autant de points qu'il restait de membres sur le corps du gagnant. On pouvait aussi récupérer des membres de concurrents malheureux, pas besoin de préciser la nature des bestioles qui tapissaient le fond.

Bien que candide, Anatole-Platon était toujours en forme pour une réplique cinglante.
Il mit de l'effet en se retournant sur un:
-"Y'a du jambon dans ton buffet?"
Voilà ce qui arrive quand on paye une fortune les effets spéciaux, on racle sur le dialoguiste...

12 décembre 2006

Episode 17

L'esprit de Randy était à cent lieues de l'endroit où il aurait dû être et c'était tant mieux pour son propriétaire. Quand on se retrouve dans l'obscurité la plus totale on a intérêt à :

-soit être dénué de toute pensée entraînant des apparitions comme des lézards à cinq têtes, des tarentules à cornes ou des boîtes de conserve à la sauce tomate et autres horreurs de cet acabit,

-soit, à être dénué d'esprit tout court, car comme il est écrit en lettres d'or dans le grand hall de l'université de Paris-Lune XIII : "La connaissance engendre la peur".

En plus petit mais dans le grand hall aussi se trouve la liste pour les cours de rattrapage. Incompatiblement avec le credo, ce n'est pas parce qu'on ne sait rien que l'on ne doit pas avoir ses examens non mais!

Donc pendant que l'esprit de Randy voguait sur un océan de béatitude engageante flirtant bon avec le sable chaud et les embruns du plaisir, son corps toujours à sa place se prenait tout le poids d'un Anatole-Platon sur le coin de la face, ce qui ne devait pas faire que du bien surtout en cette période de non-disette.

-"Attention là-dessous!" "Voilà un truc que j'aurais pu dire tiens" pensa Anatole-Platon qui sentait bien qu'il avait atterrit sur quelque chose de pas net et qui en plus remuait en grommelant.

-"Ça t'ennuierait d'enlever tes grosses fesses de là que je récupère un soupçon de dignité ?" marmonna la chose informe en-dessous de lesdites grosses fesses.

Anatole-Platon se releva aussi prestement que le lui permettait son attirail d'explorateur d'un autre siècle que celui qui nous intéresse et balada le faisceau de sa torche autour d'eux.

-"Fiouuuuuuuuu" siffla-t-il admiratif, c'est pas minuscule ici! t'as visité déjà?

08 décembre 2006

Episode 16

Quelle perspicacité ce Randy!

Si seulement il n'avait ne serait-ce qu'un tant soit peu de luminosité, il verrait bien qu'il était bel et bien dans un grenier, mais il n'en a pas alors laissons-le un moment avec sa phobie de l'obscurité.

Pendant ce temps, un peu plus bas...

-"Bon Randy, j'arrive!"

Anatole-Platon tentait une mission de secours et ce n'était pas facile avec son vertige... Vertige dû à une enfance passée sans tétine selon un des nombreux psys qu'il avait consulté au cours de sa vie, ou à une collision avec un albatros à quatorze ans d'après sa grand-mère. De toute façon, quelle qu'en soit la raison, Anatole-Platon savait que ce qu'il était en train de faire allait à l'encontre des principes de la P.S.D.V.A (Personne Souffrant De vertige Anonyme) où il se rendait aux réunions chaque semaine et qui prônait une vie sans élévation aucune. Même s'élever sur le plan spirituel était déconseillé alors se rendre sur un toit revenait à pousser une trentaine d'articles de loi de l'association dans le vide.

Fermant les yeux très fort ainsi que le robinet de ses pensées lui promettant une mort non dénuée de douleur et de souffrance terrible s'il lâchait son cordage, Anatole-Platon mit ce qu'il lui semblait une éternité à poser pied sur le toit.

L'éternité est tout à fait relative à la situation de la personne qu'elle soit dans une posture délicate ou non. Seulement quelques minutes ont passées depuis la chute de Randy dans son trou alors que dans l'obscurité où il se trouve, le temps semble comme figé, idem pour Anatole-Platon quand il se trouvait suspendu, sans parler de mes éditeurs sur les dents...
Cette suspension du cours du temps n'est heureusement qu'une impression et on est bien content de le savoir.

05 décembre 2006

Episode 15

N'oublions pas notre Randy tombé en désuétude et... en syncope dans son trou...

Il l'entendait... Cette voix lointaine qui l'appelait...
Randy qu'elle faisait la voix... Décidément il l'avait déjà entendue...
Il ouvrit les yeux et ce qu'il vit le surprit!

En fait on ne peux pas dire qu'il voyait puisqu'il faisait noir et c'est plutôt ça qui le troublait, cette absence totale de vision.
-"RANDY BON SANG!"
La voix D'Anatole-Platon dans le talkie se faisait déjà plus insistante.

-"TU VAS RéPONDRE COCHON DéPLUMé"!

La voix se faisait maintenant carrément plus insistante.
A ce propos l'on pourrait penser qu'il y a beaucoup de remarques qui n'ont rien à voir avec le récit en court mais détrompez-vous, chaque détail à son importance, et pour illustrer cette remarque, procédons à une remarque qui servira remarquablement bien d'exemple.

Le dernière parole de Randy n'était pas anodine, car lors d'une énième expérience gouvernementale on fit des tas de modifications sur des animaux qui s'avérèrent finalement assez dangereuses et mal protégées vu qu'une partie des sujets s'échappèrent et semèrent le trouble.
Utiliser le mot "trouble" revient finalement à minimiser l'affaire, qui avait quand même conduit à la domination du monde par une bande d'animaux à plumes, dont des grenouilles de trois mètres et des cochons, pendant pas mal d'années.
Les terriens ne durent leur salut qu'à une bande de touristes aliens qui passait par là et qui les aida à plumer les oppresseurs un jour de juillet qui est devenu la fête de tout les fabriquants d'oreillers du monde.
Depuis, dire de quelqu'un qu'il est déplumé revient à l'insulter sur plusieurs générations,
Encore plus pour un cochon, et bien bien plus pour un cochon déjà sévèrement génétiquement modifié. Surtout si la modification génétique lui confère la parole et du coup un droit de réponse :

-"Quand t'en auras terminé avec tes paroles désobligeantes, tu pourrais éventuellement commencer à envisager de peut-être me rejoindre?"
le ton de Randy était très froid et incisif ce que ne manqua de remarquer Anatole-Platon.
-"Qu'est-ce qu'il y a? T'as trouvé quelque chose de spécial?"
-J'en sais rien et c'est bien ça qui me fout les jetons, rapporte de quoi éclairer, il fait noir comme dans un grenier sans lumière ici"

01 décembre 2006

Episode 14

Vu du bas, et bien...
Non, plutôt entendu du bas l'évènement malheureux ne paraissait pas si terrible.

Il y eut bien ce craquement qu' Anatole-Platon mis sur le compte de son imagination et sur le fait que la corde qu'il tenait à bout de bras depuis un moment dégageait une odeur bizarre qui le faisait devenir tout...comment dire? léger...Oui , même ses idées avait tendance à s'envoler s'il ne faisait pas attention...

Il ne se ressaisit qu'au bout de plusieurs minutes.
- "Randy?"

Oui, Anatole-Platon appela bien Randy au moyen du talkie-walkie que j'ai eu la bonne idée de placer dans le chapitre précédent et qui ne servait à rien jusqu'à présent.
La marque de l'appareil sera tenue secrète pour éviter un conflit avec l'entreprise, quoiqu'après tout cette marque n'existe pas encore et est vraisemblablement d'origine extra-terrestre donc la loi doit bien jouer en ma faveur...
Je me permets cette remarque pour bien situer le contexte socialo-politique de cette période troublée et glaciale.
On peut dire que les extra-terrestres sont très mal vus, au même titre que les cochons-génétiquement modifiés et les E.T par alliance...
On les accuses de tout les maux de la Terre et c'est bien injuste de taper sur les minorités quant on en voit une...
C'est vrai aussi que cette riche famille habitant la petite planète Linkléa y était pour quelque chose...
Pourtant,tout ce qu'elle avait fait, c'était d'engager une entreprise sidérale pour faire rapprocher le soleil de leur potager, qui, aux dires du Grand-pèreLinkléon "ne jouissait que d'un rayon ou deux par saison et que c'était pas assez pour ses Aubergines".

Alors vous l'aurez compris, une fois le soleil rapproché de leur planète, il fût inévitablement éloigné de la notre, et les E.T.,Linkléen ou pas, étaient considérés comme des traîtres .
Comme dit le proverbe : Un bon E.T est un E.T mort...Ou non-vivant c'est selon.