28 novembre 2006

Episode 13

Randy ne se rendit pas compte que ce qu'il prenait pour une suggestion était en fait un ordre déguisé. Il le comprit tout de suite mieux en se prenant un coup de pied dans les fesses, ce qui le tira de sa torpeur de méchante humeur.

Quelques minutes plus tard ils étaient tout deux dehors au pied du mur, surtout Randy qui allait s'élancer à l'assaut des toits bon gré mal gré malgré une réticence certaine à gravir des murs en grès.

La scène se compose donc comme suit : Randy suspendu à mi-chemin entre le sol et le sommet, muni d'un casque de communication datant des dernières guerres Marsiano-Hollandaises.
Le matériel était assez rudimentaire mais suffisait pour ce genre d'opération, en tout cas c'était l'avis d'Anatole-Platon et il n'est jamais judicieux de contrarier la personne qui vous tient entre la vie et la mort par une corde qui avait servi de lasso à un Martien pour attraper des plantations hollandaises.

Le Martien en question avait légèrement mal calculé son plan de vol car au lieu de saisir l'arbuste dont il était friand il avait par mégarde attraper une fille qui passait par-là.

Il n'y perdit pas au change vu que la fille lui plût tellement qu'il l'épousa en septième noce à la fin de la guerre contre l'avis de ses six femmes qui se trouvait à la maison sur sa planète.
Et comme cette même fille était une vieille tante du coté de la mère d'Anatole-Platon, ses effets personnels se retrouvèrent en héritage dans la cave familiale.

Malgré l'usure certaine du matériel, Randy prit pied sur le toit quelques minutes plus tard au grand soulagement d'Anatole-Platon et au sien. Surtout au sien d'ailleurs.

Randy était tellement soulagé d'être arrivé sain et sauf qu'il se débarrassa prestement de la corde Martienne et exécuta une petite gigue de victoire.

C'était sans compter sur le repas qu'il s'était tapé quelques heures plus tôt.

Une tuile mal accrochée? Un plâtre humide? Une faute de l'architecte en chef ? Cent grammes de cake en trop ?
Une suite de questions dont Randy n'eut pas le loisir de se poser tellement sa chute à travers le toit fut rapide.

24 novembre 2006

Episode 12

Faux étirements parce que Randy n'était pas très en train pour des vrais.

Il venait de fêter la fin de son entraînement de plusieurs semaines en ingurgitant un repas qui aurait rassasié une bonne meute de Ziubacks à poil dur par pleine période de famine prolongée.

Il est vrai qu'il se sentait un peu lourd.

Peut-être bien qu'il n'aurait pas dû reprendre trois fois de la tarte au maroilles sur sirop de patate douce en guise de dessert, ça faisait quelque peu abusé, surtout sur fond de crème d'huîtres aux marrons.

Quelques dizaines d'années auparavant la politique gouvernementale s'était tourné du côté des repas déshydratés pour des raisons d'économie.

Pas très longtemps parce qu'on se rendit compte que ce système coûtait moins cher en frais de stockage, certes, mais que beaucoup de contrebandiers des pays du soleil levant vendaient à prix cassé une marque appelé "soleil jaune". C'est dans cette même période que le problème de la surpopulation en Chine fût enrayé on ne sait trop comment...

En plus cette façon d'ingurgiter de la nourriture avait une influence néfaste sur le moral surtout au moment des fêtes quand le chef de famille devait dire :

-"Passez-moi vos assiettes que j'y mette votre pilule de part de bûche."

Vous l'aurez compris, on préférait s'en tenir aux bonnes vieilles recettes dites "familiale" avec les produits qu'on avait sous la main. Ainsi le sirop de patate douce était distillé dans la cave par Anatole-Platon lui-même. Le mélange était assez puissant, de ce fait quand il n'avait pas d'autre combustible sous la main il s'en servait pour démarrer le chasse-neige ou tous les outils qui avaient besoin d'un mélange détonnant pour fonctionner.

Quant aux huîtres, elle étaient cultivées dans un tonneau d'eau salée. Le tout était de les persuader qu'elles étaient dans la mer. On leur passait le chant des baleines en douze volumes toutes les nuits et la journée le chant des chalutiers en un volume (oui, c'est plus rare).

Pour le reste des denrées, Anatole-Platon et Randy comptaient sur le camion d'aide gouvernemental qui passait rendre visite à leur vieille voisine deux fois par semaine. Ils attendaient que le chauffeur soit rentré au chaud pour chaparder tout ce qui leur faisait défaut.
Anatole-Platon avait bien quelques remords mais Randy s'en foutait pas mal et lui faisait oublier tout ça par quelques plats dont il avait le secret.

En tout cas pour le moment Randy s'était assoupi pendant sa séance "d'étirements".

-"On devrait profiter de l'éclaircie.", dit Anatole-Platon en contemplant le ciel à travers la fenêtre.
-"Ronmmmmmpfpfmfpfmfpmf...", répondit Randy qui décidément campait sur ses positions.

20 novembre 2006

Episode 11

Bon, c'est à dire qu'illumination est un bien grand mot, Anatole-Platon ne s'est pas mis à briller très fort et à éblouir tout le monde autour de lui, non, il y eut à peine une étincelle entre deux cellules de son cortex inférieur droit mais cette étincelle suffit à engranger les rouages de ce qu'on pourrait qualifier d'idée lumineuse, ceci n'est pas non plus à prendre au pied de la lettre sinon mon explication précédente ne servirait à rien et c'est pas très gentil.
Revenons plutôt à l'intrigue.
S'ensuivit alors trois semaines d'entraînement intensif.
Là encore une précision s'impose, Anatole-Platon avait négocié avec Randy la façon particulière dont ils allaient s'y prendre.
Randy avait accepté à condition de choisir la discipline sportive dans laquelle il allait évoluer, il choisit donc les cours particuliers de salsa.
Oui, ça peut paraître bizarre, incongru et dénué de sens mais vous seriez étonné de voir ce qu'on peut réussir à faire quand l'entraîneuse de cette discipline est une sorte de bombe latine avec un accent charmant s'habillant très court (la bombe latine, pas l'accent).
Randy s'investit d'ailleurs tellement qu'il aurait pu intégrer la ligue des champions de la salsa s'il n'avait pas été un cochon.

Bref, ne perdons pas de vue que cette perte de poids est là pour justifier le plan d' Anatole-Platon qui consiste à envoyer Randy faire une ballade sur les toits de leur antique bâtisse afin de repérer l'emplacement hypothétique de la cheminée tant convoitée.

Pour ceux qui n'aurait pas encore saisi, la maison n'est pas ce que l'on peut qualifier de très récente, elle était dans la famille depuis de nombreuses générations, et comme ses ancêtres, Anatole-Platon n'était pas un grand bricoleur. Certaines parties du toit ne tenaient plus que par une erreur de jugement de la part de la pesanteur ce qui explique que seul un poids plume pourrait évoluer là-haut.
Bon, évidement Anatole-Platon aurait pu y envoyer une équipe de mercenaires-fourmis comme dans le chapitre précédent, mais c'était impossible parce qu'elles ont le vertige. De toute façon à ce moment précis de l'histoire elles ont un contrat avec les termites de la cave contre les rats pour une histoire de tapage nocturne alors hein, c'est vraiment pas le moment de les embêter.

-"Tu te sens prêt ?", demanda Anatole-Platon à un Randy qui faisait des étirements.
-"Aussi prêt qu'on peut l'être", répondit un Randy très fier de ses faux étirements.

17 novembre 2006

Episode 10

Comme on pourrait s'y attendre sur un ordre de ce genre, une bande de cent mercenaires pourrait surgir de tous les recoins possibles et imaginables.
Il se pourrait même qu'ils soient de la taille d'un poing et descendraient aussi du plafond sur le dos d'araignées spécialement entraînées à cet effet et même que c'est pas facile à entraîner ces bestioles-là...

Et bien il n'en est rien.

Pour être tout à fait précis elles n'étaient pas cent mais quatre-vingt dix-sept, l'une d'entre elles n'avait pas relu le tableau de service et dormait encore et deux autres n'étaient pas venues parce qu'il faut bien garder la baraque quand (presque) tout le monde part en mission.

Même de par leur nombre inférieur à cent, les fourmis eurent le dessus et Randy fût maîtrisé très rapidement.
Une fois attaché et bâillonné, précaution heureuse pour nos oreilles, Anatole-Platon prit la tête du groupe et emmena tout le monde dans un recoin connu de lui seul (et sûrement d'autres mais pas beaucoup).
Une fois sur place il donna la récompense promise aux mercenaires, soit un paquet de faux sucre qu'il gardait pour les grandes occasions (c'est à ce détail qu'on voit que c'était précisément une grande occasion) et leur donna congé.

Randy trouvait vraiment ces méthodes digne d'une prison mais ne put le faire remarquer à cause de son bâillon. De toute façon il ne l'aurait pas formulé de la sorte et nous savons maintenant à quel point il peut être grossier.
Anatole-Platon faisait les cents pas. Il réfléchissait à la meilleure manière de faire accepter à un cochon de perdre du poids, ce faisant son pied buta sur un holo-bouquin poussiéreux ayant pour titre "Je me creuse, je me creusais ou l'archétype du cuniculiculteur" d'un certain Gaetanis Persifleurus. Du reste ce détail n'a aucune incidence sur l'histoire mais c'est toujours bien d'apprendre des mots nouveaux qu'on peut ressortir en soirée, surtout pendant le dessert où tout le monde est occupé à regarder sa montre en se disant que c'est vraiment interminable et qu'il y a minable dans interminable et que ça en devient vraiment pathétique de penser à ça alors qu'on pourrait regarder le match à la télé.
Soudain, il eut l'illumination!
Il s'exclama avec un air de vainqueur sur le visage :
"J'ai une illumination!"

14 novembre 2006

Episode 9

La principale qualité de Randy, mis a part son don pour les langues, c'était son instinct de survie. Il en fallait quand on était un cochon parlant quelque peu vantard.

Anatole-Platon l'avait déjà tiré de bien des mauvais pas comme la fois où il avait été kidnappé par une équipe de tronço-rugby (mêmes règles que le rugby à ceci près que l'on utilise une tronçonneuse à la place du ballon ovale traditionnel, ce qui est beaucoup plus salissant) pour servir de mascotte.

De nombreuses personnes avaient déjà tenté des actions à l'encontre de Randy :
Des savants presque fous, des sorciers presque mystiques, des sourciers souhaitant se recycler dans la charcuterie et des charcutiers dans le music-hall, sans parler des autorités qui trouvaient que ce n'était pas sérieux de laisser leur matériel gambader à l'air libre au lieu d'être au fond d'une cage avec un matricule très long. Car c'est bien suite à une erreur d'étiquetage que Randy fût vendu dans une foire et non pas à cause d'une bête histoire de mauvaise foi comme il a pu être laissé entendu dans le chapitre deux, vous vous en doutiez et c'est très bien.

Donc quand on est poursuivis par autant de gens, on acquiert certains réflexes.
Quand il entendit le mot "idée" suivi de près par "te faire perdre quelques kilos" pour terminer sur son prénom soit Randy, il s'esquiva prestement, enfin aussi prestement que le peut un cochon parlant.
Malheureusement, il glissa sur une frite qui trainait et s'affala dans une suite de jurons extrêmement nourrie.

Anatole-Platon, attiré par ce flot d'injures digne d'un capitaine de vaisseau cargo en train d'imploser, se précipita pour aider Randy à se redresser aussi dignement que possible sous les quolibets de plusieurs paires (ou triplette?) d'yeux qui les scrutaient de dessous une commode poussiéreuses.

-"Fais comme s'ils n'étaient pas là, suggéra Anatole-Platon dans un haussement d'épaules, et écoute plutôt mon idée, tu vas grimper sur le toit, et essayer de repérer une sorte de tuyau qui sort, s'il y a une cheminée, il y a forcement un moyen d'évacuation, une fois trouvé, tu te glisses dedans et tu atteris dans la cheminée! C'est enfantin non?
-Et si je reste coincé entre deux eaux? tenta un Randy très peu qualifié en escalade et spéléologie.
-Et bien c'est là où il va falloir travailler sur ton poid mon cochon!
Randy supportait mal, de une, qu'on le nomme si familièrement et de deux que l'on parle de son poids.
-Je te considère comme nuisible à ma santé et je préfère m'en aller me réchauffer devant le frigo!
-C'est ton dernier mot? s'informa Anatole-Platon
-NON! MA SOEUR T'EMBRASSE! répondit très grossièrement Randy.
-Très bien, tu ne m'auras pas laissé le choix.
Allez-y les gars!"

11 novembre 2006

Episode 8

-Les quoi donc? Mais tu pars en nouille ma parole!

-Mais si! ça s'appelait cheminée... à la campagne t'avais pas ces trucs où on brûle des machins?
-Bah tu sais nous on avait un vieux générateur nucléaire, alors ton bazar là...

Les pensées d' Anatole-Platon étaient un vrai fourbi, un peu comme l'endroit où ils se trouvaient.

Le salon était la pièce maîtresse de la maison, autrement dit, là où ils entassaient un nombre impensable d'objets aussi hétéroclites les uns que les autres.
Ici un moteur de vieille navette, là un ours à trois pattes des balkans empaillé, de multiples holobouquins poussiéreux et autres vieilleries ne rentrant même pas dans la catégorie des objets classables.
Certains endroits pratiquement impraticables depuis des lustres avaient même engendré une faune et une flore bien spécifique qu'il ne valait mieux pas contrarier, surtout à l'heure des repas.

Il était déjà arrivé que Randy se fasse capturer par une tribu d'insectes alors qu'il avait violé un territoire sacré en allant chercher le sel.
Anatole-Platon n'avait entrepris les recherches que trois jours plus tard ce qui avait quelque peu mis en boule son cochon.

En le détachant il tenta de le réconforter :

-"S'ils vouent un culte c'est qu'ils sont civilisés avait avancé Anatole-Palton, et s'ils sont civilisés on peut peut-être négocier la récupération d'une partie de la salle de bain."

Randy digérait mal le fait d'avoir été ligoté comme un vulgaire saucisson.
-"RIEN DU TOUT!ILS VEULENT LA GUERRE ILS L'AURONT!!!"

Après plusieurs semaines de conflits intenses et d'actes de terrorisme multiples, Randy décida que finalement ça allait bien comme ça et qu'il fallait envisager une trêve (le frigo venait de lui péter au groin, et ça, ça fout un sacré coup au moral).
Ce qui fait que maintenant, ils étaient tenus par un traité de paix doublé d'un pacte commercial avec une colonie de mi-fourmis mi-cancrelats.
Randy les soupçonnaient d'avoir aussi un ou deux gènes d'ours des Balkans...

Tout ça pour dire que pour retrouver une cheminée perdu dans un salon ressemblant plus à une jungle qu'à autre chose ça n'allait pas être de la tarte.

Anatole-Platon tenta le tout pour le tout, il lança sur le ton le plus neutre possible :
-"J'ai peut-être une idée mais va falloir te faire perdre quelques kilos Randy".

-"Randy?"

07 novembre 2006

Episode 7

Finalement les forces revinrent et Anatole-Platon n'égorgea pas Randy, ce qui est plutôt pas mal vu qu'on s'est habitué maintenant.

Comme nous divergeons pas mal, une remise à niveau s'impose.

L'action se situe encore et toujours dans une cave humide et fraîche assez basse de plafond (ce qui contraint Anatole-Platon à se courber et qui n'arrange pas son humeur déja titillée par les engelures et les remarques désobligeantes)
Randy quant à lui trouvait cette posture assez cocasse.

-"Va falloir redresser la situation mon grand."

Une fois encore à bout de nerfs, Anatole-Platon préféra quitter la cave humide et fraîche pour le salon tout aussi frais mais dans tous les cas moins humide. Il y avait même un - comment disaient-ils dans le temps? un jeu-miné? non

c'était féminin...
Une jeu-minée
Pas moyen de se souvenir.
Il avait déjà vu ça dans les vieux mélos du XXIIème siécle où le riche héros emmenait sa belle secrétaire dans sa maison de campagne et où elle s'étonnait d'avoir eu l'augmentation qu'elle désirait depuis longtemps.
De toute façon, pensa Anatole-Platon, elles ne s'étonnent jamais longtemps et tout ça finissait au champagne avec un bon feu devant la cheminée...

c'est marrant ce mot, là, cheminée...

feu...

Cheminée...

Trois secondes peuvent paraître une éternité.

Et bien là non.

-"RANDYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY!!!!!!!!!!!!"

Randy, puisque c'était après lui qu'on en voulait dressa l'oreille et tenta un :

-"QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII??????????"

Ce qui est, somme toute, une réplique assez banale. La réponse qui fût hurlée le fût moins. Assez loin du murmure on distinguait plusieurs expressions comme "tout de suite", "intérêt à rappliquer dare-dare", "lardon frit accompagné de gencive de porc" et quelques expressions aussi diverses que variées qui mettraient les larmes aux yeux et l'eau à la bouche à un rocher-planant des grandes étendues arrides de la banlieue de Paris-lune (pourtant sans yeux et sans bouche ce qui montre qu'Anatole-Platon est persuasif quand il s'y met).

-"Que puis-je faire pour ton service ô mon maitre?"

Randy savait y mettre la forme lui aussi.

-"N'en rajoute pas s'il te plaît et dis moi ce que tu sais sur les cheminées."

03 novembre 2006

Episode 6

Pour l'anecdote, le Juliaris était la seule boite de la ville ou Anatole-Platon entrait sans problème avec Randy.

Pour ce qui était de draguer en sa compagnie c'était une autre paire de manche.

Déja qu'Anatole était assez maladroit avec les filles, il ne se rendait pas compte que suivre les conseils d'un cochon parlant réduisait ses chances à un niveau proche du zéro.

Randy avait grandi à la campagne, il n'avait donc pas la même conception de la séduction, surtout pour un animal, tout ce qui importait pour lui c'était de finir la soirée derrière des ballots de pailles et basta.

Il ne comprenait pas tous ces rituels des humains qu'il considérait comme une perte de temps et qui ralentissaient considérablement la reproduction et que s'ils y avaient mis un peu du leur pendant la guerre contre les Iratos ils n'en seraient pas à devoir sacrifier des tonnes et des tonnes d'animaux, dont beaucoup de cochons (et de cochonnes) à des dieux Iratosiens aux noms imprononçables une fois par an.

Donc Anatole-Platon et Randy s'étaient rendus au Juliaris quelques jours plus tôt et s'étaient installés au bar afin de déguster quelques verres de Saturnia, un cocktail réputé pour faire voir les étoiles en vert. Ce qui à l'intérieur d'une boite n'est pas très utile et que comme l'effet est limité, le temps de sortir de là et ben on est bien eu.

Quelques tournées plus tard Randy avait convaincu Anatole-Platon d'aborder une ravissante demoiselle pas trop loin de leur position.

Les Saturnias aidant, Anatole-Platon prit son courage à ses pieds et tituba jusqu'à elle.

Toujours les Saturnias aidant il allait lui adresser la parole, ce qui, soit-dit en passant été déjà un sacré exploit!
Malheureusement pour lui, les Saturnias qui l'avaient fidèlement servis jusqu'à maintenant choisirent ce moment pour aller prendre l'air.

Malgré les Saturnias qui tambourinaient furieusement contre les parois de son estomac il réussit tout de même à balbutier :

-"Excusez moi, où pourrais-je trouver les toilettes?"

La fille en question eu un haussement d'épaules et Anatole-Platon eu le même haussement au niveau de son organisme, ce qui eu pour effet de libérer ses saturnias mécontents aux pieds la belle.

Sentant que la situation tournait au désastre, Randy arriva à fond de train pour aider son ami barbouillé.
Toujours à fond de train il renversa trois tables ce qui déclencha une bagarre générale et un peu plus tard un incendie suivi d'une innondation, ce qui prouve que même les catastrophes ont le sens de l'organisation.

C'est quand il se réveilla le lendemain aux urgences avec un message sur sa table de chevet qui disait "j'ai pris votre numéro, je vous laisse celui de mon avocat, nous nous reverrons au procès" signé de la demoiselle du bar, qu'Anatole-Platon se promit de ne plus jamais essayer de voir les étoiles d'une autre couleur.

Il se promit aussi d'égorger Randy... Dès qu'il en aurait la force...